À travers le miroir, dont le titre initial était Tapisserie, est un huis-clos dans lequel Karin (Harriet Andersson) sombre un peu plus dans la folie sous le regard impuissant des trois hommes de sa vie: son père (Gunnar Björnstrand), son frère (Lars Passgård) et son mari (Max von Sydow). Mal aimée par ces trois mâles trop carriéristes, trop distants ou trop égoïstes, Karin s’est réfugiée vers la figure ultime du père, celle qui se cache derrière les motifs de buissons ardents du papier-peint, j’ai nommé: Dieu. Pendant les vingt-quatre heures que dure la diégèse du drame intimiste, l’”hystérie religieuse” de Karin va lui faire voir Dieu tantôt comme un amant, tantôt comme un dictateur autoritaire ou une araignée terrifiante. Il va prendre possession du corps et de l’âme de Karin, consumer sa santé mentale et l’abandonner. L’unique remède qui pourra lui sauver la vie sera l’amour – de David, de Minus, de Martin – comme manifestation divine.